Les deux pieds dans l’eau

Présenté par Riparia
5 min
Texte:
  • Dalal Hanna
Photos:
  • Mikayla Wujec
Présenté par Riparia

Plus de 3% des réserves en eau douce renouvelables de la planète coulent dans les dizaines de milliers de rivières et les millions de plans d’eau québécois. Une petite quantité de cette eau se retrouve dans le réservoir du Poisson Blanc.

Riparia: ouverture et science à saveur féminine

Riparia, c’est un organisme de bienfaisance canadien qui accompagne de jeunes femmes provenant de divers horizons dans des expéditions en eau douce. Ces expéditions agissent comme dispositif pour les amener à apprécier et protéger l’eau douce et l’environnement. Les participantes apprivoisent différentes manières de pratiquer la science et d’apprendre à mieux comprendre tout ce qui tourne autour de ces milieux. Pourquoi ne pas transformer le réservoir du Poisson Blanc en salle de classe géante et bien vivante?

Ici, l’impressionnant archipel qui s’éparpille dans le réservoir du Poisson Blanc devient une salle de classe en plein air rêvée pour découvrir l’eau douce sous toutes ses coutures.

Apprentissage actif

Une cérémonie de l’eau, animée par une équipe de gardiennes du savoir autochtone de la nation Kitigan Zibi ouvre le bal de l’expédition. Les participantes se familiarisent ensuite avec la riche diversité de poissons qui se trouve dans le réservoir  – en apprennent sur leur anatomie et sur les divers facteurs qui les menacent – et collectent des informations sur la qualité du plan d’eau (données qui sont ensuite téléchargées dans la banque de données pancanadienne sur la qualité de l’eau tenue par Water Rangers).

L’un des ateliers se déroule dans un ruisseau qui se déverse dans le réservoir du Poisson Blanc, alors qu’à l’aide de filets spéciaux, les participantes récoltent de petits insectes qui habitent au fond de ces milieux  et apprennent à les identifier au moyen d’un puissant microscope. L’observation de ces petits êtres vivants est une des principales façons de surveiller la qualité des habitats et de l’eau à l’échelle du pays.

Les échantillons recueillis par Riparia au Poisson Blanc s’ajoutent à un ensemble de données gouvernementales sur la qualité des habitats dans les cours d’eau.

La naissance de Riparia

Dalal Hanna, cofondatrices de l’organisme a grandi en passant ses étés à faire du canot-camping sur le réservoir du Poisson Blanc et aux alentours. Au fil du temps, les sites où elle allait piquer sa tente se dégradaient à vue d’œil : il y avait de moins en moins d’arbres, la végétation disparaissait sur les berges et des déchets humains gisaient sur le sol. Des années plus tard, Dalal est devenue une chercheuse scientifique spécialisée dans la conservation de l’eau douce alors qu’elle apprend qu’un parc régional a été mis sur pied et que l’équipe du Parc accompli tout un travail pour restaurer et préserver l’intégrité écologique des sites de camping sur le réservoir.

C’est en 2019 que la collaboration entre Riparia et le Parc régional du Poisson Blanc a commencée. Depuis, l’organisme offre sa programmation annuelle dans cet endroit enchanteur et permet à de jeunes femmes d’apprécier et de protéger l’eau douce et l’environnement qui les entoure.

Écosystèmes en péril

Le territoire du Parc régional du Poisson Blanc abrite une charmante diversité de poissons, d’oiseaux, de plantes et d’insectes. L’espèce favorite de l’équipe de Riparia fait partie des invertébrés de l’ordre des trichoptères. Ce minuscule insecte se cache sous les roches le long des rives du réservoir et construit son habitat à l’aide de petites roches pour se protéger de ses prédateurs, comme le doré jaune.

À la base de la chaîne alimentaire dans le réservoir du Poisson Blanc, il joue un rôle clé dans la santé globale de l’écosystème – qui, comme tous les écosystèmes d’eau douce dans le monde, est de plus en plus menacé par la pollution plastique, les changements climatiques (qui bouleversent la quantité d’oxygène dans l’eau) et les nouvelles espèces envahissantes, d’où la nécessité pour les campeurs et les campeuses qui profitent des territoires comme le Poisson Blanc d’adopter des pratiques responsables durant leur séjour.

La protection des sources d’eau douce est une mission particulièrement complexe, les réserves d’eau douce étant directement interreliées. L’eau du réservoir du Poisson Blanc prend sa source à des milliers de kilomètres en amont. L’eau rejoint Ottawa, par la rivière des Outaouais, puis Montréal, par le fleuve Saint-Laurent. Autrement dit, prendre soin de l’eau de ces immenses sources d’eau signifie faire attention aux territoires qui les entourent.

Pour en savoir plus sur Riparia, visitez le site web de l’organisme. Pour soutenir sa mission, faites un don juste ici.